Ben moi je préfère les tags !
Le tag c'est l'essence même du graffiti. C'est la base. Marquer son nom pour se faire connaitre, se faire reconnaitre par ses pairs. L'écrire le plus possible, ou dans des endroits incongrus, inaccessibles, impressionnants.
Mais c'est aussi et surtout de la calligraphie.
Ok! ok! je vois venir les remarques "mais c'est moche, c'est pas stylé, c'est du caca..". D'accord. 90% de ce qui est fait est bon pour la poubelle, stylistiquement parlant. Mais la petite partie restante est très intéressante pour qui tripe sur le travail des lettres.
Les taggeurs misent sur la quantité et/ou la qualité (le style en fait).
L'aspect vandal, destruction, est présent, c'est indéniable. Et revendiqué bien souvent.
En passant qq jours à Rome j'ai vu des signatures connues de parisiens. Au détour de St Malo j'ai croisé le nom O'clock (dieu du milieu tag), etc , c'est marrant de voir les traces de passage de ces gars qui ne font rien pour l'argent, juste la gloire et le trip personnel d'avoir arpenté des tas d'endroits. D'avoir vécu les villes en dehors des chemins balisés. En sachant que de leurs marques ne resteront que des miettes. C'est un esprit assez punk je trouve : "rien à foutre! je fais mon truc et je vous emmerde ! c'est éphémère, ça sert à rien ? et alors! ça te dérange ? moi pas !"
Un tag bien travaillé et bien placé m'impressionnera toujours plus qu'une fresque magnifique réalisée avec du temps dans un terrain vague ou sur un mur légal.
Pour finir un extrait de l'excellent documentaire Writers qui retrace toute l'histoire du graffiti français -->
ici
Il s'agit du moment oû le tag emporte tout sur son passage, dépassant les autorités et les badauds. Paris brûle en 1987 !!!
(dans le doc, Squat c'est le frère de Vincent Cassel (narrateur du doc))